Quel est l’état de la connectivité écologique dans Lanaudière ?

La Fiducie de conservation des écosystèmes de Lanaudière (FCEL) est un organisme de bienfaisance, sous la forme d’une fiducie d’utilité sociale, mise sur pied pour jouer un rôle actif et de premier plan dans la protection des milieux naturels les plus riches de Lanaudière. Elle a pour mission de protéger, conserver à perpétuité et mettre en valeur des milieux naturels et des paysages à haute valeur écologique, patrimoniale ou esthétique situés prioritairement dans la région de Lanaudière, et ce, au bénéfice des communautés locales et du public en général.  

En 2017, la FCEL a réalisé un plan de connectivité écologique pour la région de Lanaudière, dont l’objectif général est de maintenir, ou de rétablir, un nombre significatif d’écosystèmes viables pouvant soutenir une biodiversité répondant à la fois aux engagements internationaux du Québec en ces matières et aux besoins des citoyens. Le premier objectif spécifique découlant de ce plan est de mettre en place un réseau écologique composé de noyaux de conservation garantissant la connectivité fonctionnelle entre le sud et le nord de Lanaudière, de manière à permettre le déplacement d’espèces fauniques, floristiques et fongiques sur le territoire et le maintien des processus écologiques dans ces noyaux.  

Le paysage naturel du nord de la région de Lanaudière est pour l’instant peu affecté par le morcellement des habitats – la couverture forestière y atteint en moyenne 86 % dans la MRC de la Matawinie (Malo 2014). Bien sûr, les forêts y sont relativement jeunes, et la grande majorité d’entre elles sont de seconde venue (Boisseau 2009) et soumises à diverses perturbations anthropiques mais, dans l’ensemble, la situation ne commande pas d’actions urgentes en matière de conservation à l’échelle du paysage.  

Au début de 2021, le patrimoine de conservation de la FCEL à proximité de l’unité d’aménagement 062-71 est constitué des éléments suivants :

  • Notre-Dame-de-la-Merci – Corridor faunique de la rivière Dufresne (35,2 ha)
  • Saint-Damien Méandres de la rivière Noire (7 ha)
  • Sainte-Émélie-de-l’Énergie Vallée de la rivière Noire (138 ha) Vallée de la rivière Noire, secteur sud (43,7 ha) Méandres de la rivière Noire, secteur ouest (1,68 ha)

Le portrait est tout autre dans les cinq MRC du sud de Lanaudière (Montcalm, Les Moulins, L’Assomption, Joliette et D’Autray), où la fragmentation des milieux naturels se trouve sous un seuil critique de 30 % d’habitats résiduels dans le paysage (Andrén 1994) ou s’en approche. Ces pertes d’habitat sont par ailleurs assez récentes – plus de 5 000 ha ont été retranchés de la matrice naturelle entre 1994 et 2008 (Papasodoro 2010).  

Il y reste toutefois suffisamment de superficies en massifs forestiers et en milieux humides pour conserver une trame naturelle pouvant assurer la protection d’habitats pour des centaines d’espèces caractéristiques de la vallée du Saint-Laurent. Une récente publication scientifique (Albert et al.2017) souligne à cet effet que les milieux naturels du sud de Lanaudière doivent figurer parmi les plus grandes priorités de conservation de la grande région métropolitaine de Montréal en raison de leur superficie actuelle et de leur configuration spatiale.  

Des travaux réalisés en 2007-2008 par les ministères des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) et de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC), en collaboration avec les MRC, ont par ailleurs permis d’identifier et de cartographier, par une approche multicritère, 30 écosystèmes prioritaires du sud de Lanaudière. Un exercice similaire a été effectué dans le secteur du piedmont et du plateau par la Commission des ressources naturelles et du territoire (CRRNT).  

Pour en connaître davantage sur la FCEL et son patrimoine de conservation, consultez le https://fcelanaudiere.ca/

Pour voir ou revoir le webinaire présenté par le Conseil régional de l’environnement de Lanaudière (CREL) le 9 mars dernier : Quel est l’état de la connectivité écologique dans Lanaudière, par Michel Leboeuf.